La rivale, l'ennemie s'appelle Mercedes-AMG GT S. Le cauchemar de Porsche est enfin devenu réalité.
Il faut se rendre à l'évidence. La Porsche 911 sert de mètre-étalon depuis de cinquante-deux ans à toutes sortes de voitures de sport, depuis le coupé conçu pour le tourisme rapide (la Carrera de base) au bolide qui sacrifie tout à la performance (la GT3). On mesurera la force du mythe 911 en se souvenant qu'elle est tout à la fois la voiture de sport la plus controversée et celle qui finit par rallier à sa cause le plus grand nombre de ses détracteurs.
Etablie sur la base de feu le coupé Mercedes-Benz SLS AMG (2010-2014) qu'elle ne remplace pas officiellement, la Mercedes-AMG GT S repose sur un empattement raccourci de 5 cm environ et pèse quelque 80 kilogrammes de moins en moyenne. Sur la route, elle fait montre d'une rapidité et d'une efficacité redoutables, qui s'explique par la rigidité extrême de sa coque et la répartition soignée de la charge statique (47 % sur le train avant). Livrée aux mains de nos confrères de la presse américaine sur le circuit Mazda Raceway Laguna Seca, la GT S a aisément atteint des temps au tour similaires à ceux de la Porsche Cayman S et de la Porsche 911 Carrera S. Une machine ultra-efficace.
Question frissons cependant, la Mercedes-AMG GT S laisse le pilote quelque peu sur sa faim, aussi prétentieux et ingrat que cela puisse paraître. Il se surprend à regretter que l'équilibre naturel de la GT S et la facilité déconcertante avec laquelle elle s'extirpe des virages serrés gomme trop la sensation de vitesse. Le niveau d'adhérence est tel qu'on s'autorise à remettre les gaz sans se préoccuper de savoir si la chaussée est en dévers ou non, sèche ou bien humide. On vire et on écrase l'accélérateur, c'est tout.
Le V8 à double suralimentation de 510 chevaux pousse fort, très fort. Les chiffres de 3,8 secondes pour passer de 0 à 100 km/h n'expriment que très imparfaitement l'affolement des aiguilles des compteurs et la violence de l'accélération lorsqu'on écrase la pédale de droite. Particulièrement sur le mode "Race" qui autorise la paire d'embrayages à asséner quelques à-coups, au service des sensations et des chronos. Jamais cette DCT à sept rapports signée Daimler ne nous a paru hésiter entre deux rapports. En mode automatique, la sélection s'avère rapide, douce et pertinente. De sorte que le mode manuel séquentiel peut réellement se cantonner à une utilisation sur circuit.
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